Face à l’évolution démographique marquée par un vieillissement accru de la population et une augmentation du nombre de seniors en situation de handicap, la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) met en lumière le rôle crucial du logement partagé comme alternative aux modes d’hébergement classiques tels que les Ehpad ou le maintien strictement à domicile. Cette forme d’habitat intermédiaire répond à une demande croissante de choix diversifiés et adaptés pour les personnes âgées ou en perte d’autonomie.
Actuellement, environ 280 000 personnes âgées ou handicapées résident déjà dans des formules de logement intermédiaire, comprenant les résidences autonomie, résidences services seniors, habitats inclusifs et intergénérationnels, ainsi que des dispositifs comme l’accueil familial. En parallèle, près de 570 000 seniors vivent en Ehpad, et environ 140 000 adultes en situation de handicap occupent des établissements spécialisés.
La CNSA anticipe une augmentation substantielle des besoins, avec 150 000 personnes âgées supplémentaires en perte d’autonomie attendues d’ici 2030, puis jusqu’à 500 000 d’ici 2040. Ce contexte met en exergue les difficultés croissantes du maintien à domicile, notamment confronté à une pénurie de professionnels de l’aide à domicile et une baisse du nombre d’aidants. Le logement partagé présente ainsi une réponse stratégique pour garantir un environnement sécurisé, prévenir l’isolement social, et faciliter un accompagnement adapté, favorisant une vie plus autonome et sociale.
Le logement partagé : une solution adaptée pour seniors et personnes handicapées
La montée des besoins en logements adaptés s’appuie sur des modèles tels que l’habitat partagé et inclusif, qui promeut la cohabitation entre personnes âgées ou en situation de handicap, tout en proposant un cadre propice à l’autonomie et aux relations sociales. En 2025, ces formules deviennent des solutions privilégiées pour répondre aux attentes des seniors et leur offrir un cadre sécurisant et convivial, définies comme une alternative concrète entre maintien à domicile et institutionnalisation.
- Habitat inclusif sous formes d’appartements adaptés, avec espaces communs et services partagés
- Maisons relais partagées favorisant un modèle de vie collective et soutenue
- Résidences autonomes solidaires renforçant la dimension sociale et les liens intergénérationnels
- Accueil familial favorisant un accompagnement personnalisé dans un environnement familial
- Intergénération et logement solidaire combinant seniors et jeunes pour un enrichissement mutuel
Ces configurations répondent à plusieurs enjeux essentiels : lutter contre l’isolement, prévenir la dégradation de la santé psychique des seniors, faciliter l’accès aux soins et accompagnements, tout en optimisant les ressources disponibles.

Les bénéfices concrets pour les occupants et les aidants
Jean-René Lecerf, président du conseil de la CNSA, illustre bien l’apport de l’habitat intermédiaire : « Dans ce cadre, la personne n’est pas isolée, elle est ‘comme chez soi’ tout en bénéficiant d’une sécurité et d’un lien social renforcé. » Ce modèle offre des avantages tangibles :
- Réduction de l’isolement social grâce à des espaces communs et des activités partagées
- Accès facilité à une aide professionnelle de qualité en proximité
- Maintien de l’autonomie encouragé par un environnement sécurisé et adapté
- Prévention des hospitalisations inutiles et recours aux urgences diminué
- Amélioration de la qualité de vie et prolongation de l’espérance de vie en bonne santé
| Type de logement | Avantages principaux | Population ciblée |
|---|---|---|
| Résidences autonomie | Sécurité et services adaptés avec restauration, activités | Seniors valides ou légèrement dépendants |
| Habitat inclusif | Logement individuel avec espaces communs et accompagnement | Seniors ou adultes handicapés nécessitant un accompagnement |
| Maison relais partagée | Vie collective avec services et soutien professionnel | Personnes en situation de grande dépendance sociale |
| Accueil familial | Accompagnement familial personnalisé | Personnes dépendantes recherchant un environnement familial |
Les enjeux structurels et sociaux du développement du logement partagé
La pénurie de professionnels du domicile et le déclin du nombre d’aidants familiaux constituent des freins majeurs au maintien à domicile. Dans ce contexte, la CNSA recommande un effort massif pour multiplier les solutions d’habitat partagé, à hauteur de 500 000 places supplémentaires d’ici 2050. Ce déploiement vise à offrir un continuum de réponses entre vie autonome, cohabitation solidaire et prise en charge institutionnelle.
- Concilier confort et sécurité dans des logements accessibles et adaptés
- Renforcer les réseaux de professionnels formés à l’accompagnement de proximité
- Développer des partenariats publics-privés pour soutenir la construction d’habitats inclusifs
- Soutenir les dispositifs d’aide financière dédiés à ces logements
- Encourager la cohabitation intergénérationnelle pour enrichir le lien social
Un engagement concret se manifeste également par l’attribution de l’Aide à la Vie Partagée, une prestation pouvant atteindre 10 000 € par an destinée à soutenir les projets d’habitat inclusif. Par ailleurs, les initiatives comme Domitys ou Soliha renforcent cette dynamique en offrant des solutions adaptées au logement et à l’accompagnement des seniors à domicile et en habitat partagé.
| Freins au maintien à domicile | Solutions via habitat partagé |
|---|---|
| Pénurie d’aidants familiaux | Vie en collectivité avec accompagnement professionnel régulier |
| Manque de professionnels formés | Formation dédiée et engagement des acteurs de terrain |
| Isolement social | Espaces communs et activités sociales partagées |
| Logement inadapté | Adaptation et innovation dans le logement accessible et modulaire |
Initiatives et projets exemplaires en logement partagé
Plusieurs projets innovants valorisent cette tendance. Par exemple, des programmes de logements alternatives à l’Ehpad intègrent la cohabitation, l’accès simplifié aux aides, et un accompagnement personnalisé. Ces modèles favorisent une combinaison optimale entre autonomie et solidarité.
Par ailleurs, les résidences autonomes solidaires et les logements accessibles et adaptables permettent de répondre efficacement aux besoins diversifiés des seniors. Le succès des concepts tels que Logis Ensemble ou Toit Commun Senior illustre la pertinence croissante de ces solutions pour améliorer la qualité de vie des personnes âgées et en situation de handicap.
Qu’est-ce que l’habitat partagé ?
L’habitat partagé est un mode de logement permettant à des personnes âgées ou en situation de handicap de vivre ensemble dans un environnement adapté, avec des services et un accompagnement communs, visant à favoriser autonomie et lien social.
Quels sont les avantages pour les seniors ?
L’habitat partagé offre sécurité, lutte contre l’isolement, accès à une aide professionnelle, prévention des hospitalisations et maintien de l’autonomie dans un cadre convivial.
Comment la CNSA soutient-elle le logement partagé ?
La CNSA promeut une augmentation significative des places en habitat partagé, propose des aides financières comme l’Aide à la Vie Partagée, et encourage la formation des professionnels du domicile.
Quelles sont les perspectives à long terme ?
D’ici 2050, la création de 500 000 solutions en habitat partagé est envisagée pour répondre à la demande croissante due au vieillissement et à l’augmentation des situations de handicap.
Existe-t-il des aides pour aménager un logement partagé ?
Oui, diverses aides financières et dispositifs d’accompagnement existent pour aider à l’adaptation du logement, accessibles via des organismes spécialisés et des plateformes dédiées.



