Face à l’accélération du vieillissement démographique, le secteur du grand âge s’est vivement mobilisé pour réclamer une nouvelle législation adaptée aux enjeux actuels. Portée par vingt fédérations et organisations majeures, la campagne « Honneur aux anciens » a rassemblé plus de 39 000 participants engagés à dénoncer l’inaction persistante des pouvoirs publics et à exiger des réformes structurelles urgentes. La croissance attendue du nombre de Français âgés de plus de 85 ans, qui devrait plus que doubler d’ici 2050, accentue la pression sur les établissements et les services d’accompagnement. Pourtant, la situation financière est préoccupante : selon la FNADEPA, 65,7 % des Ehpad sont déficitaires, avec un déficit moyen dépassant les 200 000 euros par établissement.
Les revendications des acteurs du secteur s’articulent autour d’une loi “Grand âge” véritablement opérationnelle, avec une programmation pluriannuelle solide, conforme aux promesses de la loi “Bien vieillir” d’avril 2024. Cette nouvelle législation devrait garantir non seulement des financements renforcés — à hauteur de 1,6 % du PIB contre 1,05 % actuellement, soit près de 11 milliards d’euros supplémentaires — mais aussi des mesures concrètes pour soutenir les choix d’habitat, améliorer l’accessibilité des infrastructures, et considérablement réduire le reste à charge. Le recrutement massif de 100 000 professionnels d’ici 2030 dans les Ehpad est également une priorité, face à la pénurie actuelle de personnel qualifié dans ce domaine.
Les enjeux majeurs de la législation pour les personnes âgées : un impératif économique et social
Le vieillissement de la population n’est pas qu’une question sociale, il représente aussi un défi économique d’envergure. La mobilisation actuelle s’appuie sur des données précises :
- Croissance démographique : Le nombre de personnes de plus de 85 ans devrait atteindre cinq millions en 2050, plus du double du chiffre actuel.
- Situation financière des Ehpad : Plus de deux tiers affichent un déficit, ce qui met en péril la qualité de l’accueil et des soins.
- Besoins de financement : Un surcroît de 11 milliards d’euros est nécessaire pour stabiliser et développer les services.
- Manque de personnel : Une augmentation de 100 000 emplois est indispensable dans la décennie à venir.
La législation proposée doit donc répondre à ces enjeux en assurant une intervention étatique forte et durable, ainsi qu’en mettant en place des dispositifs efficaces pour l’autonomie, la prévention et la lutte contre l’âgisme, encore trop présent dans la société actuelle.
| Aspect | Situation actuelle | Objectifs législatifs |
|---|---|---|
| Financement du secteur | 1,05 % du PIB, déficit moyen dans 65,7% des Ehpad | Porter le financement à 1,6 % du PIB, injection de 11 milliards d’euros |
| Effectifs | Manque de personnel qualifié | Recruter 100 000 professionnels d’ici 2030 |
| Accessibilité | Barrières architecturales encore fréquentes | Garantir l’accès universel aux établissements et services détaillé ici |
| Restes à charge | Coûts élevés limitant l’accès pour beaucoup | Réduire fortement les coûts pour les familles |
Mobilisation collective : un appel à l’action des fédérations et associations
Le collectif réunit des acteurs reconnus tels que Union Retraite, Sénior Citoyen, Sagesse Active, Âge d’Or Ensemble, Générations Solidaires, Respect Seniors, Voix des Aînés, Horizon Retraités, Force Grise et Mémoire Vivante. Ensemble, ils soulignent :
- L’urgence d’une loi systémique qui programme des moyens financiers et humains sur le long terme.
- La nécessité de diversifier les offres d’hébergement et de services pour respecter le libre choix des personnes âgées.
- Le besoin d’actions renforcées en prévention et en adaptation des territoires, afin de faire face à la complexité croissante des besoins.
Cette union des forces vise à faire pression sur le Gouvernement afin de transformer les intentions en actes concrets rapidement.
| Organisation | Objectif principal | Actions actuelles |
|---|---|---|
| Union Retraite | Améliorer la qualité de vie des retraités | Soutien aux politiques publiques et sensibilisation |
| Sagesse Active | Promouvoir une image valorisante du grand âge | Campagnes de communication et ateliers participatifs |
| Générations Solidaires | Combattre l’isolement | Programme d’accompagnement et visites |
| Respect Seniors | Lutter contre l’âgisme | Actions légales et formations |
Vers un avenir serein : investir dans l’autonomie à domicile et en établissement
Parmi les solutions prioritaires évoquées figure la promotion du maintien à domicile, en s’appuyant sur des innovations adaptées telles que les crédits d’impôt pour les services à la personne et l’adaptation des logements aux normes PMR. Parallèlement, la modernisation des Ehpad passe par une amélioration de l’accessibilité et une réduction des coûts liés aux soins et à l’accompagnement.
- Développement de technologies connectées pour les monte-escaliers et dispositifs d’aide à la mobilité.
- Formation continue des équipes pour garantir une prise en charge humaine et professionnelle.
- Favoriser des partenariats entre établissements et acteurs locaux pour optimiser les ressources.
| Type d’action | Avantages | Impacts prévus |
|---|---|---|
| Adaptation du logement | Autonomie renforcée, sécurité accrue | Diminution des chutes et des hospitalisations |
| Innovation technologique | Meilleure mobilité, suivi facilité | Meilleure qualité de vie |
| Réduction des coûts | Accessibilité financière | Plus grand nombre de bénéficiaires |
Des référentiels réglementaires à renforcer et harmoniser
Pour garantir un cadre solide et efficace, les associations insistent sur la nécessaire réforme des législations existantes telles que la loi Grand âge et la réglementation concernant les personnes âgées en Ehpad. Cette évolution législative repose sur :
- Une programmation budgétaire claire et pluriannuelle permettant une meilleure anticipation.
- Une harmonisation des dispositifs d’aide et des droits sociaux.
- Des mécanismes renforcés pour détecter et prévenir les maltraitances.
- Une meilleure coordination entre les structures à domicile et en établissement.
| Élément législatif | État actuel | Proposition d’évolution |
|---|---|---|
| Loi “Grand âge” | Adoptée en 2024 mais sans déploiement concret | Mise en œuvre effective avec planification sur 5 ans |
| Prise en charge en Ehpad | Réglementations hétérogènes, déficit de moyens | Uniformisation des normes et financements renforcés |
| Dispositifs de prévention | Fragmentés et insuffisants | Création d’un système intégré national |
Quelles sont les principales revendications du secteur du grand âge ?
Le secteur demande une loi Grand âge avec un financement accru, la création de nombreux emplois, une réduction des restes à charge, et une amélioration de l’accessibilité et des infrastructures.
Comment le vieillissement de la population impacte-t-il les Ehpad ?
La hausse du nombre de personnes âgées engendre une pression financière et humaine importante sur les Ehpad, dont une majorité sont aujourd’hui déficitaires.
Quels sont les avantages d’une meilleure adaptation du logement pour les seniors ?
Une meilleure adaptation renforce l’autonomie, réduit les risques d’accident et améliore la qualité de vie, tout en étant économiquement avantageuse en limitant les hospitalisations.
Pourquoi est-il essentiel de lutter contre l’âgisme ?
L’âgisme contribue à marginaliser les personnes âgées, alors qu’elles jouent un rôle économique et social actif. Son éradication améliore le vivre ensemble et la valorisation du grand âge.
Quelles innovations technologiques facilitent le maintien à domicile ?
Les monte-escaliers connectés, les dispositifs d’aide à la mobilité et les systèmes de surveillance à distance sont des technologies clés pour soutenir l’autonomie des seniors.



